Les eaux amères
EAN13
9782221125199
Éditeur
Robert Laffont
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

Les eaux amères

Robert Laffont

Indisponible

Autre version disponible

" On a beau vivre ensemble, on ne sait jamais vraiment ce qui se passe
derrière le front de l'autre. "


Le 4 août est une parenthèse douloureuse dans la vie d'Abraham Steinberg, un
triste jour anniversaire dont il appréhende chaque année le retour avec un
sentiment mêlé de souffrance et de culpabilité. Et le dimanche 4 août 1968 ne
saurait faire exception à la règle. Plus la date fatidique approche, plus une
image vieille d'un quart de siècle revient le hanter, celle de son père, sa
mère, sa petite sœur et lui-même, réunis dans la cour de la caserne Dossin, à
Malines pour la dernière fois. Sauvé in extremis de la déportation par une "
envie pressante " aussi dérisoire que tyrannique, le petit garçon d'alors a
depuis, à son tour, fondé une famille et fait fortune ; il n'est en revanche
jamais parvenu à vivre en paix avec ses fantômes.
Or cette année, les angoisses existentielles du très estimé Bram, comme tout
le monde le nomme en ville, sont encore avivées par une mystérieuse lettre
anonyme ainsi libellé : " Abraham, Ta femme te file entre les doigts ! Tu as
des yeux et tu ne vois pas. " Se pourrait-il que la belle Esther, la mère de
ses deux grandes filles, son épouse adorée, le trompe ? Bien que viscéralement
athée, Bram se décide à rendre visite au rabbin, ainsi que l'aurait fait son
père en pareilles circonstances pour " boucher le trou ", comme il disait.
D'après le religieux, seule la cérémonie des eaux amères décrite dans la Bible
pourra apporter une réponse irréfutable à cette question : après les avoir
bues, en cas d'adultère, la femme verra son ventre enfler et ses flancs se
dessécher...
Au lendemain de Mai 68 et de l'apparition de la pilule, Les Eaux amères nous
offrent la chronique d'une semaine mémorable dans la vie d'un couple et de
toute une commune, suspendue au sort de Bram et Esther. Le ventre d'Esther
enflera-t-il ? Qui est l'auteur des étranges missives signées " L'unique qui
ait pitié de toi " ? Bram parviendra-t-il à se réconcilier avec ce Dieu
méchant qui, un soir de l'été 1942, lui a ravi d'un coup toute sa famille ?
Tour à tour désopilant et grave, servi par une langue superbe et un art
consommé du récit, ce thriller métaphysique inclassable au dénouement aussi
imparable qu'inattendu est une incontestable réussite.
S'identifier pour envoyer des commentaires.