- EAN13
- 9782724686098
- Éditeur
- Presses de Sciences Po
- Date de publication
- 02/04/2012
- Collection
- Chroniques ιlectorales
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Le vote de crise
L'élection présidentielle de 1995
Pascal Perrineau
Presses de Sciences Po
Chroniques ιlectorales
Autre version disponible
Les trois premiers volumes des Chroniques électorales, consacrés à l'analyse
des élections des années 1992, 1993 et 1994 avaient débouché sur un même
constat : celui d'un assez profond "désordre électoral", marqué par une
abstention souvent élevée, un vote s'éloignant de ses bases sociales,
partisanes et idéologiques, des reclassements subits de l'électorat et, enfin,
une dispersion croissante du vote sur des forces périphériques. Ces
caractéristiques se confirment avec le vote de 1995 qui est un vrai vote de
crise.L'élection de 1995 a mis à nu la crise profonde du système partisan et
le désarroi stratégique des partis, la crise de la représentation et la prise
de distance avec les partis de gouvernement. Elle a surtout renvoyé l'écho
politique de la crise sociale, avec son lot de désillusions, de protestations
et d'absence de désir politique. L'élection présidentielle a aussi été celle
de mutations électorales avec l'atténuation sensible de la traditionnelle
bipolarisation entre gauche et droite, l'apparition de nouveaux clivages entre
les gens "d'en haut" et les gens "d'en bas", et la volatilité qui a affecté
tous les électorats et façonné une victoire, certes ample pour Jacques Chirac,
mais aussi fragile parce que labile.
des élections des années 1992, 1993 et 1994 avaient débouché sur un même
constat : celui d'un assez profond "désordre électoral", marqué par une
abstention souvent élevée, un vote s'éloignant de ses bases sociales,
partisanes et idéologiques, des reclassements subits de l'électorat et, enfin,
une dispersion croissante du vote sur des forces périphériques. Ces
caractéristiques se confirment avec le vote de 1995 qui est un vrai vote de
crise.L'élection de 1995 a mis à nu la crise profonde du système partisan et
le désarroi stratégique des partis, la crise de la représentation et la prise
de distance avec les partis de gouvernement. Elle a surtout renvoyé l'écho
politique de la crise sociale, avec son lot de désillusions, de protestations
et d'absence de désir politique. L'élection présidentielle a aussi été celle
de mutations électorales avec l'atténuation sensible de la traditionnelle
bipolarisation entre gauche et droite, l'apparition de nouveaux clivages entre
les gens "d'en haut" et les gens "d'en bas", et la volatilité qui a affecté
tous les électorats et façonné une victoire, certes ample pour Jacques Chirac,
mais aussi fragile parce que labile.
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