Le Graal une fabrication médiévale

Tout le monde connaît « le Graal ». Mais d’où vient-il vraiment ? Vers la fin du XIIe siècle, Chrétien de Troyes est le premier écrivain à lui consacrer un récit : Le Conte du graal. Toutefois, il y évoque « un graal » et non ce Graal que tout le monde croit connaître. Alors où a-t-il trouvé cette histoire ? Une chose est certaine : il ne l’a pas inventée (et il l’avoue).
Le présent ouvrage mène l’enquête, pas à pas, sur le mode policier (indices, preuves) car il y a du sang, une tête coupée et un criminel à démasquer. Si Chrétien de Troyes donne à son œuvre le titre de « conte », il y a une raison : il est parti d’un conte traditionnel mais lequel ? La réponse se trouve dans le répertoire international des contes. Elle sera fournie au terme de notre enquête. Chrétien travailla le conte dont il héritait et inspira ensuite de nombreux écrivains. Ils retravaillèrent à leur tour l’œuvre de Chrétien : « un graal » devint ainsi « le Graal » puis « le saint Graal ». Une légende se fabriqua de toutes pièces, mêlant les Évangiles à des contes profanes ; elle fit la gloire du XIIIe siècle. C’est l’histoire de cette évolution, textes en main, que retrace le présent essai, car l’introuvable Graal n’existe pas en dehors des textes littéraires qui l’évoquent. Le trop célèbre « mythe du Graal » ne vaut que pour ceux qui veulent bien y croire.