On respire avec Florent Oiseau

Je crois que j’ai eu envie de devenir écrivain
avant même d’avoir envie d’écrire.

Librairie de Pithiviers     Votre troisième roman, Les magnolias, est paru le 2 janvier dernier aux éditions Allary. Pouvez-vous nous le présenter ?

Florent Oiseau     C’est l’histoire d’un homme qui ne fait pas grand-chose de sa vie, et qui va découvrir, à force de rendre visite à sa grand-mère, qu’elle n’a pas forcément eu la vie qu’il imaginait.

Librairie de Pithiviers     J’aimerais que vous nous parliez de la part autobiographique de ce roman… s’il y en a une évidemment !

Florent Oiseau     Sur le papier, je ne vois rien d’autobiographique, j’essaye de me raconter le moins possible lorsque j’écris un roman. Mais, consciemment ou non, c’est assez difficile d’opérer une totale distanciation avec son narrateur. J’imagine qu’on peut, parfois, me retrouver entre les lignes.
Ps : réflexion faite, à l’image du personnage principal, j’ai une passion sincère pour les aires de repos.

Librairie de Pithiviers     Comment vous définissez-vous ? Êtes-vous auteur, écrivain ?

Florent Oiseau     J’évite de me définir, c’est un exercice avec lequel je ne suis pas très à l’aise. J’essaye d’écrire des choses qui me plaisent, c’est déjà pas mal.

Librairie de Pithiviers     Comment êtes-vous venue à l’écriture ? Etes-vous né avec ou vous êtes-vous réveillé un jour en vous disant « je vais écrire… » ?

Florent Oiseau     Je crois que j’ai eu envie de devenir écrivain avant même d’avoir envie d’écrire. La vie bohème et romantique que je fantasmais m’attirait déjà alors que mes dissertations de français brillaient par leur médiocrité. J’ai commencé à griffonner un peu à la fin du lycée.

Je ne me réveille jamais avant midi.
Je traîne, je mange, je fixe le plafond...

Librairie de Pithiviers     Vos trois romans ont été publiés par Allary. Comment s’est construite votre relation avec cette maison d’édition ?

Florent Oiseau     C’est une histoire assez amusante. Je leur ai envoyé une moitié de manuscrit, prétextant que la deuxième partie était en cours d’acheminement alors que je n’avais rien de plus. Quand ils m’ont appelé pour me faire part de leur intérêt j’ai été obligé de dire la vérité, depuis je ne leur mens plus. Cette maison, c’est une famille, je me sens proche de toutes les personnes qui y travaillent.

Librairie de Pithiviers     Avez-vous des TOC (troubles obsessionnels compulsifs) d’auteur. De quoi avez-vous absolument besoin pour écrire ?

Florent Oiseau      Pas tellement, non. J’ai besoin de mon lit et de mon ordinateur.

Librairie de Pithiviers     Est-ce que vous devez travailler beaucoup pour écrire ? Ou est-ce que les mots, les histoires vous viennent facilement ?

Florent Oiseau     Je me relis beaucoup, beaucoup. Pour le reste, c’est assez naturel. Un mélange de hasard, de chance et d’improvisation.

Librairie de Pithiviers     J’aime beaucoup cette phrase de Christian Bobin : « Peu de livres changent une vie. Et quand ils la changent, c’est pour toujours ». Vous pouvez nous parler d’un livre qui aurait changé votre vie ?

Florent Oiseau     Celui qui m’a fait comprendre, que, moi aussi, j’avais le droit d’écrire. Et que la maîtrise absolue du subjonctif imparfait n’était pas obligatoire pour – bien – raconter une histoire. Merci Bukowski.

Librairie de Pithiviers     Si je vous demande de nous raconter une de vos journées type (hors confinement…)

Florent Oiseau     Je ne me réveille jamais avant midi. Je traîne, je mange, je fixe le plafond. Je vais jouer un peu d’argent au café, je vois des amis, je regarde la télévision.

Librairie de Pithiviers     … et une de vos journées type (en confinement)

Florent Oiseau     Je ne me réveille jamais avant midi. Je traîne, je mange, je fixe le plafond. Je ne vais pas jouer un peu d’argent au café, je vois des amis via l’écran de mon téléphone, je ne regarde plus trop la télévision.

Librairie de Pithiviers     Question subsidiaire : si vous deviez envoyer un petit message personnel pour soutenir les ami.e.s de la librairie de Pithiviers pendant cette période difficile…

Florent Oiseau     Je vous envoie toute mon amitié, tout mon soutien. J’espère que vous reviendrez vite. Vous êtes courageux et importants, pour les auteurs, pour les gens, pour vous, pour les destins qui s’écrivent, et pour ceux qui se lisent.