La saison des prix est ouverte !

Quand une belle nouvelle vient éclairer une journée maussade ! Celle du Prix Femina attribué à Serge Joncour pour sa « Nature humaine » en est une. Le romancier signe ici une sorte de manifeste écologique passionnant sans jamais être pontifiant. Au travers de 30 ans de la vie d’une famille d’agriculteurs du Lot, il raconte la mondialisation, les mutations et les luttes agricoles, tout ce que l’on n’a pas vus et qu’aujourd’hui nous payons cher, les crises qui ont dévasté le monde paysan, la vache folle, les farines animales, etc. Qui plus est, ce texte éclairé est doté d’un vrai souffle romanesque, on ne s’y ennuie jamais et l’on est captivé par ces héros ordinaires. J'ai tant aimé suivre la destinée d'Alexandre. Et, quand on sait que ma librairie est située au coeur d'une région d'agriculture intensive, vendre et défendre ce roman semble parfois relever du sacerdoce voire de l'acte militant. Je m'y emploie car j'ai vraiment eu le sentiment en lisant "Nature humaine" que Serge Joncour avait su éviter avec brio l'écueil, manichéen, des bons (écolos) versus les méchants (paysans) ou vice-versa, et que ce roman pouvait donc jouer un rôle réconciliateur... Il est vrai que l'espoir m'a toujours fait vivre !

Dans tous les cas, ce Femina est bienvenu et amplement mérité.

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