Abraham et fils

Martin Winckler

P.O.L.

  • Conseillé par
    8 septembre 2016

    J'ai passé un très agréable moment en compagnie d'Abraham et de son fils. Je n'ai vraiment pas vu les plus de 570 pages passer. Mais une fois refermé, je me suis rendu compte qu'il ne m'en restait pas grand chose. Contrairement au Choeur des femmes, ce roman n'interroge pas, ne porte pas vraiment un regard sur le monde mais il raconte des histoires autour de l'Histoire, notamment ce qui s'est passé en Algérie et le génocide contre les juifs, nous rappelant qu'Anne Frank ne fut pas la seule à se cacher, et qu'en France aussi, des familles ont dû faire oublier qu'ils vivaient tout près. Martin Winckler sait parfaitement raconter des histoires, et il nous le prouve. Il n'est pas seulement un défenseur des causes féminines (ce dont je lui sait gré, malgré tout). En imbriquant une seconde intrigue dans la première, il permet à son récit de ne pas s'essouffler. La difficulté sera donc pour moi de le noter puisque j'ai peur à la fois de tomber ensuite sur un roman qui me plait encore davantage et de le surnoter par rapport à celui-là mais aussi au contraire, de finir par trouver que celui-ci est mon préféré et que j'aurais dû lui mettre plus. C'est toujours le problème quand on tombe trop vite sur un roman qu'on aime. Il est très rare que je prête un roman à ma mère parce que nos goûts sont très différents mais je pense que ce roman, parce qu'il est, il faut tout de même l'avouer, plein bons sentiments lui plaira. A moi aussi, pour une fois, ça m'a fait du bien. Et le personnage du fils m'a beaucoup plu.


  • Conseillé par
    17 avril 2016

    La maison père

    L’auteur de « La maladie de Sachs » et du « Chœur des femmes » publie un roman sensible, lequel raconte, à hauteur d’enfant, l’installation d’un médecin et de son fils de huit ans dans une petite ville du Loiret au début des années 60. Entre imaginaire et réalité, c’est aussi un peu l’histoire de Martin Winckler qu’on lit comme on suce un bonbon, doux et acidulé.

    Un jour de printemps 1963, une Dauphine jaune s’arrête sur la place de Tilliers, au cœur de la Beauce. Un homme aux allures de John Wayne fatigué en descend : le Docteur Abraham Farkas est arrivé à destination. Son fils attend sagement à l’arrière de la voiture. De sa petite enfance et de sa mère, Franz ne sait rien, victime amnésique d’un « accident » survenu à Alger un an et demi auparavant. Son passé tient peu de place : un séjour aux Etats-Unis avant la venue en France, le pays de la dernière chance, où Abraham a répondu à l’annonce de cession du cabinet médical de Tilliers.

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