Un fantôme dans le kiosque : Mallarmé et l'esthétique du quotidien, Mallarmé et l'esthétique du quotidien
EAN13
9782021253290
Éditeur
Seuil (réédition numérique FeniXX)
Date de publication
Collection
La couleur des idées
Langue
français
Langue d'origine
français
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Un fantôme dans le kiosque : Mallarmé et l'esthétique du quotidien

Mallarmé et l'esthétique du quotidien

Seuil (réédition numérique FeniXX)

La couleur des idées

Indisponible
Ce livre traite d'un Mallarmé peu commenté : l'épistolier, auteur d'une
volumineuse Correspondance, et le journaliste qui créa La dernière mode,
gazette éphémère et mystérieuse décrivant les nouveautés de la vie parisienne.
Il nous a semblé que, sous ce double masque, se trouvait un chef-d'œuvre
occulté. L'idée rebattue du poète contraint de gagner sa vie avait des racines
trop tenaces, pour que s'excite outre mesure la curiosité de la critique sur
les frivolités de La dernière mode. Même si la prose en dentelle de ce journal
trahissait l'écrivain, c'était avec un sourire chargé d'émotion qu'on
liquidait ce fait curieux. Quant au fourre-tout de la Correspondance, où le
poète entremêlait son rêve poétique aux nouvelles de la vie de tous les jours,
l'intérêt porté à ces écritures était plutôt de l'ordre de la documentation.
Or, si l'on se laisse porter par les méandres de la langue mallarméenne, on
aperçoit progressivement la toile d'araignée qui lie ces deux œuvres jusqu'à
les envelopper comme une seule. Les mots du langage quotidien, et même les
noms propres libérés de leur référent concret, y deviennent des sortes de
personnages-pseudonymes qui correspondent entre eux, mais par la musique, la
figure et le rythme de leur matière littérale. Comme des spectres emmurés dans
la survivance d'une représentation fantomale, dans un décor en papier, ils
finissent par se détacher et surgir de ce linceul pour scintiller comme le
spectre du rythme inconnu. Tel est le niveau hyperbolique où Mallarmé a porté
son esthétique du quotidien, qui emprunte les images de la vie pour faire
entendre la musique des lettres à ceux qui ne savent lire que le journal.
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