- EAN13
- 9782271078322
- Éditeur
- CNRS Éditions via OpenEdition
- Date de publication
- 19/06/2013
- Collection
- CNRS Anthropologie
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Autre version disponible
-
Papier - "CNRS Éditions" 29,00
Sacrifier, mettre à mort rituellement une victime animale, voilà qui s'inscrit
au cœur de multiples pratiques des sociétés musulmanes, qu'elles soient
transplantées en Europe, ou qu'on les observe parmi ce milliard d'individus
qui, à travers le monde, de l'Afrique à l'Asie, suit la foi révélée par le
Prophète Muḥammad. Égorger de ses ongles la victime animale au Maghreb, boire
ou se baigner dans le sang de celle-ci dans les cultes zar soudanais, partager
et cuisiner les chairs des bêtes égorgées au sein de la communauté, comme dans
la Grèce ancienne, ou solliciter une protection. Que reste-t-il de l'islam
dans ces formes quotidiennes du sacrifice ? Encore faudrait-il, ou non,
distinguer celui-ci de l'abattage rituel des animaux nécessaires à la
consommation halâl des chairs, tout comme dans le cas des viandes juives
casher. On peut mettre pourtant en évidence un modèle musulman du rituel
sacrificiel, que reconstruit l'anthropologue à partir des rites établis dans
la sunna, dans les gestes et dires du Prophète. Le sacrifice que se propose de
faire Abraham de son fils, Isaac pour les juifs, Ismaël pour les musulmans,
répond à des questions fondamentales : comment peut-on naître d'une femme ?
Comment assumer le rôle de père et la soumission du musulman à Dieu ?
Questions que pose aussi le sacrifice effectué pour la naissance d'un enfant.
Voilà la vision orthodoxe qui inspire le sacrifice du Pèlerinage à La Mekke,
et celui effectué le même jour dans l'ensemble de la communauté musulmane à
l'occasion de la fête de l'ayd al-kabîr. L'islam n'inscrit pas, contrairement
au christianisme, le sacrifice au cœur de son dogme. Il lui accorde cependant
une place essentielle dans ses pratiques rituelles : accompagnant toutes les
étapes de la vie individuelle, producteur du lien social, lieu de multiples
recompositions et transgressions, produisant de nouvelles références locales à
l'universalité que celles qu'induit le modèle ibrâhîmien, les rituels
sacrificiels musulmans illustrent l'ensemble des thèmes que la théorie
anthropologique du sacrifice s'est attachée à mettre en évidence : « cuisines
du sacrifice », « dette » sacrificielle, fonctions thérapeutiques, etc. Une
première synthèse donc, illustrée d'exemples tous contemporains, qui nous
apporte sur la pratique des sociétés musulmanes un éclairage unique.
au cœur de multiples pratiques des sociétés musulmanes, qu'elles soient
transplantées en Europe, ou qu'on les observe parmi ce milliard d'individus
qui, à travers le monde, de l'Afrique à l'Asie, suit la foi révélée par le
Prophète Muḥammad. Égorger de ses ongles la victime animale au Maghreb, boire
ou se baigner dans le sang de celle-ci dans les cultes zar soudanais, partager
et cuisiner les chairs des bêtes égorgées au sein de la communauté, comme dans
la Grèce ancienne, ou solliciter une protection. Que reste-t-il de l'islam
dans ces formes quotidiennes du sacrifice ? Encore faudrait-il, ou non,
distinguer celui-ci de l'abattage rituel des animaux nécessaires à la
consommation halâl des chairs, tout comme dans le cas des viandes juives
casher. On peut mettre pourtant en évidence un modèle musulman du rituel
sacrificiel, que reconstruit l'anthropologue à partir des rites établis dans
la sunna, dans les gestes et dires du Prophète. Le sacrifice que se propose de
faire Abraham de son fils, Isaac pour les juifs, Ismaël pour les musulmans,
répond à des questions fondamentales : comment peut-on naître d'une femme ?
Comment assumer le rôle de père et la soumission du musulman à Dieu ?
Questions que pose aussi le sacrifice effectué pour la naissance d'un enfant.
Voilà la vision orthodoxe qui inspire le sacrifice du Pèlerinage à La Mekke,
et celui effectué le même jour dans l'ensemble de la communauté musulmane à
l'occasion de la fête de l'ayd al-kabîr. L'islam n'inscrit pas, contrairement
au christianisme, le sacrifice au cœur de son dogme. Il lui accorde cependant
une place essentielle dans ses pratiques rituelles : accompagnant toutes les
étapes de la vie individuelle, producteur du lien social, lieu de multiples
recompositions et transgressions, produisant de nouvelles références locales à
l'universalité que celles qu'induit le modèle ibrâhîmien, les rituels
sacrificiels musulmans illustrent l'ensemble des thèmes que la théorie
anthropologique du sacrifice s'est attachée à mettre en évidence : « cuisines
du sacrifice », « dette » sacrificielle, fonctions thérapeutiques, etc. Une
première synthèse donc, illustrée d'exemples tous contemporains, qui nous
apporte sur la pratique des sociétés musulmanes un éclairage unique.
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