Ceux qui ne meurent jamais
EAN13
9782494289222
Éditeur
LES ARGONAUTES
Date de publication
Collection
ROMAN
Langue
français
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Ceux qui ne meurent jamais

Les Argonautes

Roman

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Notre enjeu de la rentrée littéraire aux Argonautes est un roman européen par
excellence écrit par une autrice suisse d’origine roumaine à succès, Dana
Grigorcea. Ceux qui ne meurent jamais a été salué par la presse germanophone,
recompensé par le Prix Suisse de littérature 2022 et sélectionné pour le
prestigieux Prix du livre allemand 2021. Il s’agit d’une histoire de Dracula
contemporaine, brillante et sensuelle, une véritable fantasmagorie qui regorge
de carnages, de rêves et de sombres secrets. Une aventure romanesque
ambitieuse, pleine de poésie, d'humour et d'une légèreté splendide. Une jeune
et belle artiste revient dans la petite ville B. en Roumanie où elle a passé
les vacances de son enfance. Toujours hantée par les anciennes structures du
pouvoir, la corruption et l’opportunisme postcommuniste, cette ville quelque
peu délabrée n'en continue pas moins d'être travaillée par des légendes et des
mythes plus anciens encore. Pendant que la protagoniste s’envole dans des
aventures nocturnes avec le Comte Dracula en personne, « ceux qui ne meurent
jamais », ces éternels vampires de la société, sont comme toujours prêts à
tout pour leurs intérêts et profits. C'est la formidable Elisabeth Landes,
traductrice de Robert Seethaler, de Julia Franck et de Stefan Zweig entre
autres, qui a traduit avec grande sensibilité. Une nouvelle de Dana Grigorcea
a été publiée par Albin Michel en 2019, La dame au petit chien arabe,
finaliste 2019 du Grand Prix de l’Héroïne «Madame Figaro». Le Monde des Livres
en a dit : « Dana Grigorcea […] parvient à inventer, avec beaucoup de finesse,
une histoire pleine d’une grâce mélancolique […] » L'histoire : Après avoir
étudié les beaux-arts à Paris, la narratrice de Ceux qui ne meurent jamais
retourne dans la ville valaque de B., au pied des Carpates proches de la
Transylvanie, jadis fréquentée par la haute bourgeoisie de Bucarest. À B., une
ville qui s’apparente plutôt à un village champêtre, elle avait passé tous les
étés de son enfance, en pleine dictature de Ceausescu. Ses souvenirs sont ceux
d’une petite fille en vacances, dans une belle villa où l’on se riait du
régime communiste, de son kitsch et des tentatives de représailles des
apparatchiks locaux et où résonnait la phrase de sa grand-tante Margot,
l’hôtesse : « Personne ne peut nous briser ». À son retour à B. après de
nombreuses années, le communisme n’est plus qu’un lointain souvenir. En
témoigne la réappropriation de la villa, que la famille devait louer sous le
communisme, après en avoir été expropriée. Pour autant, le présent n’est pas
plus souriant depuis la mort du dictateur… Les jours de gloire de B. sont
derrière elle, remplacés par une certaine déshérence : les rues tombent en
ruine, nombre des anciennes fréquentations de la jeune artiste sont parties
chercher fortune en Europe de l’Ouest, les dirigeants sont corrompus et
l’usine textile n’est plus en activité. Pourtant, il arrive toujours que, par
moments, la petite rivière derrière la maison se teinte d’un rouge sang…
Lorsqu’un corps mutilé est découvert dans la crypte familiale, le lien est
vite établi avec Vlad l’Empaleur, plus connu sous le nom de Dracula. Les
politiciens de B., désireux de se replier sur les valeurs traditionnalistes et
folkloriques maintenant que le communisme n’est plus, s’affairent pour tirer
profit de cette histoire de vampire qui a toujours su attirer les touristes du
monde entier. Cela ne manque pas, une foule afflue bientôt dans le village,
stimulant l’économie locale et inspirant au maire l’idée de faire construire
un parc d’attraction « Dracula ». Tandis que la grand-tante risque de perdre
son sang-froid légendaire face à autant de mauvais goût, la jeune artiste fait
des rencontres nocturnes avec le comte en personne. Plusieurs scènes se
passant de nuit, ces rencontres s’apparentent à des songes, faisant planer une
atmosphère profondément onirique et même fantasmagorique sur le texte… Grâce à
une composition sophistiquée, qui alterne entre souvenirs de la jeunesse de la
narratrice, récits d’excursions nocturnes dans la campagne roumaine du point
de vue d’un vampire, et anecdotes folkloriques truculentes sur l'authentique
Vlad l’Empaleur, Ceux qui ne meurent jamais nous entraîne jusqu’aux confins
d’une nuit roumaine intergénérationnelle. Dana Grigorcea y ausculte ce qui
serait l’ADN même de la Roumanie, à travers le temps : être sous le joug de
suceurs de sang qui ne meurent jamais. Mais la pertinence de ce roman excède
le seul contexte roumain : Dracula n'a jamais été à B. Et probablement non
plus en Transsylvanie où le tourisme draculien atteint depuis la chute du
système communiste une dimension internationale. Mais n'existent-ils-pas
depuis toujours et dans toutes les sociétés ces immortels oportunistes, ces
politiciens corrompus et ces investisseurs féroces, ces esprits de mauvais
goût, sans humour et sans scrupules qui sont prêts à tout pour leurs intérêts
? Avec humour et l’audace qui consiste à s'approprier un des plus grands
mythes de l'imaginaire culturel européen, Dana Grigorcea brosse le portrait
d’une société post-communiste en proie non seulement aux traumatismes de la
dictature, mais aussi aux changements sociaux et à la corruption sans fin du
présent. Puisant dans les plus grandes traditions littéraires, son écriture,
riche, vivante, se fait volontairement désuète. Tout en revêtant ainsi les
atours du gothique l'autrice surprend le lecteur par sa fraîcheur de ton et
l’originalité éblouissante de ses images. Née à Bucarest en 1979, Dana
Grigorcea est philologue et écrivain. Elle est aussi productrice de programmes
télévisés et d’émissions de radio et a travaillé comme correspondante en
Allemagne pour la télévision et la radio roumaines. Après avoir publié des
récits de son séjour en Terre Sainte, qui rencontrent un franc succès, elle
décide en 2003 d’écrire exclusivement en allemand. Ses deux premiers romans
Baba Rada et Le sentiment primaire d’innocence remportent des prix littéraires
et sont chaleureusement salués par la critique allemande. En 2018, la nouvelle
La dame au petit chien arabe est traduit en français par Dominique Autrand
chez Albin Michel et a été présélectionné pour le Grand prix de l'héroïne du
magazine Madame Figaro. Dana Grigorcea parle le français couramment et
séjourne régulièrement en France. Elle est très médiatique et continue d'aller
à la rencontre des lecteurs de Ceux qui ne meurent jamais en Suisse et en
Allemagne. La traduction anglaise de son roman paraîtra cette année. Les
éditions grecque, roumaine et polonaise sont en cours de traduction. La
Fondation Pro Helvetia soutient très généreusement les invitations des auteurs
suisses.
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