Nathalie P.

22,50
Conseillé par (Libraire)
13 mars 2023

Les Mille et une nuits scandinaves

Danemark- XVIIIème siècle.
Jon, horloger de son état et originaire d'Islande, se voit confier la lourde tâche de restaurer une horloge de grande valeur. En effet, son créateur n'est autre qu' Isaac Habrecht, celui-là même qui conçut la magnifique horloge de la cathédrale de Strasbourg.
L'instrument, qui est conservé au château royal de Christiansborg, est en très mauvais état. Mais Jon, fasciné depuis toujours par l'ingéniosité et le talent d'Habrecht, éprouve une grande joie à tenter de rénover le mécanisme hors d'usage.
Il travaille en solitaire, interrompu par les visites inattendues du roi Christian VII. Face aux questions du souverain, Jon dévoile son histoire familiale et le tragique destin de son aïeul condamné à mort pour usurpation de paternité. Comme une version scandinave des Mille et une nuits, rencontre après rencontre l'artisan déroule le fil des événements jusqu'au destin funeste de son père. Mais ce qui se dessine en arrière plan, c'est la vie rude en terre d'Islande dominée par le pouvoir et l'application cruelle des lois imposées par le Danemark. L'horloger, un peu naïf, ne réalise que tardivement l'impact que son récit a sur Christian VII. On chuchote que ce dernier commence à perdre la tête. Il alterne des phases agressives et d'autres mélancoliques.
La cour est en émoi, l'artisan reçoit des menaces. Doit-il poursuivre son récit ?

On plonge dans l'histoire rude de l'Islande et dans celle de la cour royale du Danemark : intrigues, secrets, trahisons mais aussi histoires d'amours affleurent, se croisent. Les événements s'imbriquent parfaitement et impulsent du rythme à la narration. Comme Jon qui minutieusement reconstitue chaque pièce du mécanisme pour redonner vie à cette magnifique horloge, Arnaldur Indridason a su construire patiemment et avec ingéniosité un récit captivant et émouvant.

Conseillé par (Libraire)
30 janvier 2023

Dans son dernier roman, Philippe Claudel nous plonge dans un récit âpre et sombre où il décortique une fois de plus la nature humaine et ses plus sombres versants.

Nourio est policier dans une petite ville dont on ne saura jamais le nom, province perdue au milieu de l'Empire. Petit homme frêle, imbu de lui-même, il gère son poste aidé de son adjoint Baraj, un géant naïf aux élans poétiques. Lorsque le Curé est retrouvé assassiné, la lente et inexorable course de l'Histoire s'enclenche. Qui a bien pu commettre pareil meurtre ? Les deux communautés religieuses de la ville s'accusent, la suspicion est omniprésente et les rumeurs vont bon train. Le Policier s'attache à découvrir la vérité, mais quelle vérité ? Celle que lui fait miroiter sa hiérarchie pour classer l'affaire au plus vite ? Celle qu'il ne veut pas voir trop accaparé par ses démons intérieurs ? Le plus sage et le plus digne de confiance dans cette affaire est peut-être bien Baraj qui sous ses airs de benêt observe attentivement son prochain et en tire beaucoup d'informations.
Voici un récit aux multiples facettes qui tient à la fois du grand roman historique, de l'intrigue policière mais rappelle aussi les grandes tragédies grecques. Il retranscrit à merveille toute la turpitude de l'âme humaine. L'ambiance est sombre et lumineuse tout à la fois comme un crépuscule où les derniers rayons du soleil tenteraient désespérément d'empêcher l'obscurité de s'installer.

Au vent des îles

23,00
Conseillé par (Libraire)
10 octobre 2022

Magnifique et bouleversant!

Après la disparition tragique de leurs parents, Tauriki abandonne son petit frère Årama chez sa tante et son mari violent. Il part, il fuit les souvenirs : les bons et les mauvais. Il quitte l'île du Sud et s'en va vers le Nord à la recherche de sa vrai mère, en quête de réponses avec pour tout bagage sa guitare et sa planche de surf. Pendant ce temps, Årama l'attend, jour après jour, des bleus à l'âme qu'il tente de guérir vainement à l'aide de sparadraps. Heureusement, il y a la voisine du même âge que lui pour tromper cette attente et sa tante Kay qui s'illumine dès que son mari n'est plus dans les parages. Il est bien naïf ce petit garçon mais son regard est perspicace. Malgré les coups durs, il rebondit et toujours garde espoir. L'histoire familiale tragique va bien vite rattraper ces deux frères...
Becky Manawatu nous emmène dans une Nouvelle-Zélande âpre et sauvage. Dans ce récit choral, elle aborde les problèmes de gang et de trafic de drogue, la violence, les liens de la famille et l'isolement, les choix de vie qui font parfois tout basculer. Elle évoque aussi fièrement la culture Maorie.
Un récit absolument magnifique et bouleversant.

Cette parution est l'occasion de mettre en lumière le très beau travail des éditions polynésiennes Au vent des îles.

Conseillé par (Libraire)
10 octobre 2022

Une lecture déconcertante et jubilatoire!

Philip-Joseph est-il un génial inventeur ou un affabulateur ? Lorsque le récit s'ouvre, celui-ci vient de décéder tragiquement en tombant d'une terrasse de restaurant. Est-ce un suicide ? Un accident ? Ou pourquoi pas un meurtre ? Il ne laisse à ses héritiers (sa sœur et son beau-frère) que des carnets où il consignait les nombreuses fois où des membres du gouvernement auraient tenté de le faire taire en rapport avec son invention : la Freepow ou machine à énergie libre. Son beau-frère décide alors de mener l'enquête pour retrouver les traces de cette machine révolutionnaire et discerner le vrai du faux dans cette histoire de théorie du complot.
Marcus Malte est un prodige qui n'a de cesse de jouer avec son lecteur qu'il embarque dans cette invraisemblable histoire qui comme des poupées russes imbrique d'autres histoires en elle-même. Malgré ces presque 600 pages on a plaisir à entrer dans ce récit, tour à tour roman d'espionnage et d'aventure, romance, récit à la fois policier et essai sur la manipulation. Divisé en cinq chapitres et autant de narrateurs « Qui se souviendra de Phily-Jo? » nous oblige à une certaine prise de conscience. Et une question demeure : qui manipule qui ?

Murielle Szac

Emmanuelle Collas

19,00
Conseillé par (Libraire)
29 août 2022

Crête. Octobre 1940. Rosh Hashana. Comme le veut la tradition, des centaines de petites bougies sont lancées à la mer. Rébecca ne le sait pas encore mais cette flamme qui vogue n'annonce pas des temps bienheureux. Bientôt son île natale, si sauvage et si belle va s'embraser sous la guerre et l'impitoyable cruauté des Nazis.
Avec Eleftheria, Murielle Szac entraîne son lecteur au détour des villages, auprès de jeunes Crétois a qui l'avenir tend encore les bras mais dont la guerre va malheureusement faire basculer leur destin. Juifs, idéalistes, paysans, amoureux, résistants... au fur à mesure des pages on s'attache aux nombreux personnages que nous conte l'auteur. Avec talent et émotion, elle ressuscite ces hommes et ces femmes ; récit de vies balayées par l'horreur. Lorsque la dernière page est tournée, leur sort est fixé.
Un récit véritablement poignant mais une magnifique ode à la nature sauvage, à la liberté et à la bravoure.