Un avion sans elle

Michel Bussi

Les Presses de la Cité

  • Conseillé par
    26 septembre 2012

    Le 23 décembre 1980 à 00h33, le vol Paris-Istanbul décroche et s'écrase dans le Jura sur les pentes du Mont Terrible, avec à son bord 169 personnes. Toutes périssent dans le crash, toutes sauf une. Un nourrisson d'à peine trois mois a réussi à survivre. Ejectée de l'avion, la petite fille aux grands yeux bleus a survécu à l'accident et au froid jusqu'à l'arrivée des secours. Pour Léonce et Mathilde de Carville, riches industriels du Val de Marne, la joie succède à l'horreur d'avoir perdu leur fils Alexandre et leur bru Véronique: au moins, il leur reste les enfants, Malvina, arrivée chez eux quelques jours plus tôt et Lyse-Rose, la petite miraculée. Cependant, ce bonheur est de courte durée.

    Très vite, un autre couple se manifeste, les Vitral, commerçants ambulants à Dieppe, ont eux aussi perdu un fils, Pascal, et une belle-fille, Stéphanie dans le crash. Et s'ils ont auprès d'eux leur petit-fils Marc, ils ont bien l'intention de récupérer sa soeur Emilie qui voyageait avec ses parents.
    L'identité de l'enfant est difficile à établir. La presse s'empare de l'affaire et suit au jour le jour le procès qui déchire les deux familles. Léonce de Carville use de son influence, de son réseau, de son argent pour faire pencher la balance de son côté mais rien n'y fera, le juge décide de confier le bébé aux Vitral. Mais Mathilde, la grand-mère, ne s'avoue pas vaincue. Elle engage un ancien mercenaire devenu détective et lui donne jusqu'à la majorité de l'enfant pour prouver par tous les moyens que la miraculée est bien sa petite-fille Lyse-Rose.
    Pendant 18 ans, Crédule Grand-Duc et son acolyte Nazim Ozan vont consacrer tout leur temps et leur énergie pour satisfaire la demande de Mathilde. Mais en 1998, alors que son contrat arrive à terme, Grand-Duc n'en sait toujours pas plus. Le bébé est devenue une magnifique jeune fille majeure et libre de décider de sa vie, le détective, déprimé par son échec, décide de mettre fin à ses jours.

    Dix-huit ans d'enquête, de fausses pistes en espoirs déçus, de certitudes en hésitations, de Dieppe à Istanbul, en passant par Le Canada, on peut dire que Crédule Grand-Duc n'a pas ménagé sa peine et Michel BUSSI les nerfs de ses lecteurs. Sur un rythme haletant, on suit le détective et après lui, Marc, le frère putatif, dans une recherche effrénée pour établir l'identité de celle qu'on appelle Lylie, comme un rappel de ses prénoms possibles. Et si le suspense reste intact jusqu'au final éblouissant, Un avion sans elle est plus qu'un thriller, c'est un livre qui fait réfléchir sur l'argent, le pouvoir qu'il apporte et ses dérives,ses perversions, ses limites aussi car l'argent n'achète pas tout quoi qu'on en pense. C'est aussi un livre sur l'amour et ses excès, celui qui rend fou et les actes insensés que l'on peut commettre en son nom. Un livre sur la famille et le milieu dans lesquels on grandit....Quelle est la part de l'inné? Et de l'acquis? Des questions que l'on se pose quand on élève et voit grandir un enfant qui n'est pas de notre sang.
    Un suspense magistral jusqu'aux dernières lignes, une étude psychologique très fine de chacun de ses personnages, des sentiments, de l'émotion, des pointes d'humour... Michel BUSSI est un maître! Et un auteur à suivre.


  • Conseillé par
    15 août 2012

    coup-de-coeur, suspens

    Voici un vrai roman à suspens du début à la fin, un vrai "tuniraspastecoucher" (enfin si, j'y suis allée quand même, mais juste une nuit - j'ai donc dévoré ce gros roman en 2 jours).

    L'auteur a l'art de couper son récit au bon moment, pour nous faire râler et surtout ne pas le lâcher. Les actions s'enchaînent car l'histoire se déroule sur seulement 2 jours.

    Retournements de situations, éclairages sur les actions passées, personnages jouant un double jeu, personnage principale (Libellule) quasi-absente de la narration au présent, l'écrivain a su manier les bonnes ficelles au bon moment.

    Je me suis régalée ! Merci Monsieur Bussi, je ne connaissais pas votre plume (même si votre précédent et premier roman a remporté tous les prix...)

    L'image que je retiendrai :

    Celle de la libellule, bien sûr : surnom donné au bébé et passion du détective privé.

    http://motamots.canalblog.com/archives/2012/07/16/24236623.html